La viticulture valaisanne aurait-elle l’histoire qu’on lui connaît sans Didier Joris ? Il est permis d’en douter. En effet, rares sont les personnalités qui l’auront à tel point marquée de leur empreinte. Nous le rencontrons chez lui, à Chamoson. Sa maison raconte quelques-unes de ses passions : l’art, la littérature, la cuisine et, bien entendu, le bon vin. Didier Joris boîte, grimace et serre les dents. Devant notre inquiétude, il rétorque : « Cela ne vaut pas la peine d’en parler : un Indien méprise la douleur ». Une opération du genou compliquée le fait pourtant souffrir. Nous nous asseyons à une table en bois, qu’il a lui-même construite. De son regard clair et brillant, il capte votre attention et vous maintient constamment en éveil. Sous la table, sa jambe valide trépigne d’impatience : on comprend vite que notre homme est un hyperactif qui se sent bien uniquement lorsqu’il peut faire deux ou trois choses en même temps. Rester assis et immobile, ce n’est pas trop son truc, et ça ne l’a jamais été. « C’est vrai, je suis un hyperactif », confirme-t-il avec un large sourire. Un homme de convictions, du genre inflexible et obstiné, avec les idées claires et un cœur gros comme ça. Un homme qui met en pratique dans la vie les théories auxquelles il croit. Un homme sur lequel on pourrait facilement écrire un livre.