Vin de dessert prisé par les cours d’Europe au 18e siècle, le vin de Constance a complètement disparu de la circulation en 1865. L’absence durera plus de 100 ans. « C’était à cause des guerres et du phylloxéra (le puceron qui a détruit nombre de vignobles à l’époque) », explique dans un excellent français Hans Astrom, régisseur du domaine Klein Constantia. Durant son exil sur l’île de Sainte-Hélène avec ses fidèles, Napoléon en importait 30 bouteilles chaque mois. Dans Les fleurs du mal, le poète Charles Baudelaire compare le vin de Constance aux lèvres de son amante. Et Charles Dickens le mentionne dans son roman inachevé Le mystère d’Edwin Drood.
Le vin de Constance, formé de muscat, a réapparu en 1986, sous l’impulsion d’un professeur curieux à propos de ce vin disparu. À la fin de ses recherches, il a proposé à Klein Constantia de reprendre la production. Le premier millésime est apparu en 1986, mais la production était confidentielle : deux barriques, qui n’ont pas été mises en marché. Le vin mythique était de retour. L’histoire de Klein Constantia, fondé en 1685, est intimement liée à celle du vin en Afrique du Sud, puisque la maison fait partie des premiers producteurs de vin.
Klein Constantia produit bien sûr des vins secs. Le vignoble est composé de 150 hectares, dont 90 plantés. Le sauvignon blanc représente la moitié de l’encépagement. Le muscat, le chardonnay, le riesling et des cépages à vin rouge (minimes) complètent l’encépagement. Les vendanges sont entièrement manuelles. « Une machine à vendanges, c’est un crime », soutient fermement Hans Astrom. « On est un tout petit peu hors norme en Afrique du Sud, au niveau du style, pas de la qualité. Notre but, c’est que les gens disent que nous avons un terroir de grands crus pour le sauvignon blanc et le mousseux », affirme Hans Astrom. En effet, les vins secs de la maison sont de haute tenue.
